Bwat Tapaz – Ep2 – Ram Joganah – La musique engagée en legs.

Pays Maurice
Date 19 Sep 2021
Auteur Ratka
Catégories culture

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Figure emblématique de la musique engagée à Maurice, Ram Joganah avouera avoir reçu en héritage la musique de son père. Il partagera cette passion par la suite avec son petit frère Nitish et à eux deux formeront le groupe Latanier qui composera les plus belles chansons engagées de Maurice dont la mythique Krapo Kriye, l’hymne de toute une génération. L’artiste y revient dans cette conversation et expliquera le choix du nom Latanier.

Né à Quatre-Bornes, l’artiste qui vient tout juste de célébrer ses 70 ans avouera que c’est à l’abri d’un manguier qu’il s’est adonné à sa mission de partager avec les jeunes de l’endroit son engagement. Cet engagement qui a été son moteur depuis son plus jeune âge. C’est comme il le dit lui-même, à l’université de la vie qu’il apprendra ce qui est bon et mauvais et qu’il choisira d’en tirer le meilleur. C’est aussi de là que s’enracine son art qu’il pratiquera toute sa vie avec passion pour faire prendre conscience que nous vivons dans une société injuste. La famille reconnaît l’artiste est au centre de son parcours et il y accorde une grande importance.

Une petite parenthèse nous apprendra qu’il a pratiqué le football avec beaucoup de succès dans les années 70. Le football qui tout comme la musique animera sa jeunesse où entouré de ses amis il œuvra pour le bien-être et la propreté de sa ville natale. Il nous parlera aussi de la nécessité de l’entraide sociale et du besoin de partager dans la vie de tout les jours. Point d’étonnement dans ce cas-là quand il nous parlera de respect pour tous, car pour lui peu importe son statut social, toute personne a droit au respect.

Plus loin, Ram parlera sans mâcher ses mots de ces politiciens et de leurs égos. De ceux-là qui ont profité de la notoriété du groupe Latanier pour en tirer de l’intérêt uniquement pendant les années de gloire du groupe. Même si aujourd’hui Ram reconnaît qu’à son âge le plus gros de sa vie artistique est derrière lui, il avouera cependant que tant qu’il aura la voix et la force pour le faire, il poussera la chansonnette.

Cette riche rencontre ouvre un pan sur la féconde période de l’île Maurice des années 1970 et de sa culture engagée. De comment cette musique poussée par cette jeunesse imbue de justice sociale a contribué à ce que le peuple de Maurice se réconcilie avec son identité. Autre chose que nous retiendrons de cette conversation avec Ram Joganah c’est qu’il a su rester humble malgré toute la notoriété. Conversation que nous espérons saura inspirer la nouvelle génération à se mettre debout, s’engager et lutter pour des jours meilleurs.

RATKA