L’artiste est un observateur, il ressent son monde, l’intériorise et en crée sa vérité. Notre invité dans cet épisode de Bwat Tapaz est un artiste peintre qui a débuté en tant que bédéiste. Evan Sohun nous a rejoint sur le plateau pour nous raconter comment exercer son art est aussi important que l’air qu’il respire.
La simplicité et l’humanisme du personnage annoncent la couleur pour ce nouvel épisode sensiblement posé. Sa réaction à une question existentielle établie dés le début l’humilité avec laquelle il aborde la vie. Son épouse et ses deux filles, maillons très importants de sa vie, sont son soutient lui permettant de vivre son art pleinement et par ricochet nourrit sa sensibilité artistique. Pendant l’entretien, il nous avouera d’ailleurs comment la naissance de sa première fille chamboulera sa vie et son art.
L’art, le langage qu’il maîtrise, lui fournit l’introspection nécessaire au bon fonctionnement de sa personne. C’est ce qui l’emmène vers une sorte de libération, dira-t-il. Cela lui permet d’être fidèle à lui-même et de ne pas s’enfermer dans l’attente d’un public ou la demande d’un marché. Evan est d’avis que le plus important demeure le respect et la discipline dans la pratique de son art, éléments qui selon lui sont ressentis par l’amateur d’art.
Ses débuts en tant que bédéiste lui a aussi appris l’humilité. Sa rencontre avec l’auteur de la série Pacush Blues, Ptiluc qu’il admire beaucoup, lui fera prendre conscience du travail et de la discipline. En effet, l’assurance acquis en tant que lauréat du concours de bande dessinée organisé par l’Alliance Française de Maurice se verra sévèrement secouée par cette rencontre à la Réunion.
Ce qu’on retiendra de cette conversation c’est l’envers du décor de la vie d’un artiste. D’emblée Evan Sohun fera comprendre le pragmatisme de la condition d’artiste, dont celui de manger et de vivre. De cette perspective Evan dira que le soutien est primordial pour permettre à l’artiste de s’adapter aux différentes étapes et surmonter toutes difficultés pour pouvoir vivre de son art. Il peut-être souvent facile de juger le travail d’un artiste en faisant l’abstraction du besoin vital ou social, ou encore l’énergie que ce dernier met pour créer mais une chose que Evan Sohun nous apprend c’est qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être artiste.
Rakta.