Konversasion Solider : La coherence collective

Pays Maurice
Date 29 Jan 2021
Auteur Stefan Gua
Catégories Ecologie, Economie, Politique, Social, Syndicale

Partager
image caption

S’est tenue, ce vendredi 29 janvier 2021, la première sortie publique du collectif ‘Konversasion Solider’ par le biais d’une conférence de presse à l’espace Co-Working de la rue St-Georges à Port-Louis. Président la conférence de presse David Sauvage de Rezistans ek Alternativ, qui est un acteur important du collectif, est revenu sur l’année 2020 et les trois grandes crises pour Maurice qu’ont été la pandémie du Covid-19, l’évènement Wakashio et les meurtres qui défrayent toujours la chronique. Pour l’écologiste, ces crises sont signes d’essoufflement après plus de 50 années d’Independence. C’est dans cette perspective que s’inscrit pour David, la démarche de la Konversasion Solider. Il a rappelé que le thème ‘Nouvo Moris’ (Nouvelle Maurice) de 2020 a été moteur de mise en mouvement initié par le collectif et a fait savoir qu’il était maintenant temps d’écrire un nouveau chapitre. Il est revenu sur les trois crises susmentionnées et a exposé de ce fait comment l’organisation de la société n’est pas en phase avec les besoins réels de tout un chacun et de la nature. Pour David c’est dans une vision d’amour pour les autres et la nature que se trouverait la réponse aux crises multiples auxquelles nous faisons face.

Lui succédant, Rashid Imrith, le Président de la All Workers Confederation à souligner la pertinence des actions de la ‘Konversasion Solider’. Il a rappelé que les trois grandes mobilisations de 2020 ayant débuté avec la manifestation du 11 juillet 2020 organisée par le collectif à laquelle s’est succédée celle du 29 août organisée par Bruno Laurette et finalement celle organisée par le collectif en fin d’année à Mahébourg ont mobilisé quelques 250, 000 personnes. Le représentant syndical a souligné que les craintes exprimées par le collectif se sont avérées vraies puisque les mesures gouvernementales démantelant le fond de pension de la NPF se sont opérées. Ainsi, il s’est appesanti sur l’anomalie des personnes blessées sur leur lieu de travail que le nouveau mécanisme du CSG ne prendrait pas en compte.  Il a fait savoir que pour le collectif, 2021 sera l’occasion de passer en revue les mesures gouvernementales visant à enlever les acquis des travailleurs au profit du patronat et d’en faire de ces abus des bases de mobilisation populaire. Il a rappelé dans ce sillage les congés payés des travailleurs du secteur privé revue à la baisse sous prétexte du Covid-19, ce qui constitue selon lui, un moyen déguisé de subside au patronat aux dépens des travailleurs. Il a aussi rappelé l’importance dans un moment de crise sanitaire de renforcir le secteur public pour des services plus adéquats aux citoyens et que cela faisait partie des revendications du collectif dont le gouvernement en a fait fît. Il a terminé son intervention en rappelant le rôle important du collectif pendant la crise Wakashio et dans la mise en place d’une enquête d’État sur cette crise.

Ashok Subron, militant syndical et politique s’est quant à lui appesantie sur les conditions difficiles ayant menées à la création du collectif ‘Konversasion Solider’ et les décisions gouvernementales qui ont conduit aux multiples mobilisations sans précédents dans l’histoire de Maurice. Ayant fait le bilan du collectif pour 2020, Ashok Subron a réitéré la nécessité d’un ‘Nouvo Moris’ comme David plus tôt, qui se doit s’appuyer selon lui sur un changement structurel et systémique pour sortir du marasme après plus de 50 années d’Independence. Il a fait comprendre qu’en 2020 le collectif n’a pas attendu qui que ce soit pour se mettre en mouvement et que 2021 ne sera guère différent. Il a rappelé que les différents processus du collectif en 2020 ont été démocratique et consultatif lors des assemblés solidaires. Il a ainsi donné rendez-vous aux différentes organisations et citoyens à venir le samedi 6 février à la Unity House de Beau-Bassin pour le premier assemblé solidaire de 2021. Il a rappelé l’importance de se réunir dans le moment présent pour discuter des alternatives face aux dérives démocratiques, abus de la bourgeoisie d’État qui a profité de la pandémie du Covid-19 pour s’en mettre plein les poches avec les appels d’offres, ainsi que la main-base de la bourgeoise historique sur les réserves monétaires de Maurice à travers la nouvellement crée, Mauritius Investement Company (MIC). Il a fustigé la sournoiserie de l’État face à une requête capitale du collectif d’un plan de transition socio-économique/écologique d’urgence qui n’a pas été fait parce que les élites ont minimisé l’importance de la pandémie. Cette transition aura été selon l’animateur de la GWF, une occasion de création d’emplois au lieu de se borner comme le fait actuellement le gouvernement et les oligarques avec un modèle économique devenu obsolète. C’est la raison pour laquelle il a lancer un appel pour une participation massive des travailleurs pour contrer cette sournoiserie.  Il a fait savoir qu’il ne sera pas facile d’apporter ce changement systémique nécessaire et qu’il ne faut pas se leurrer en pensant que c’est juste une question de remplacement du parti au pouvoir. Ainsi, le rendez-vous du 6 février sera l’occasion d’une mise à jour des revendications existantes du collectif pour développer une plateforme indépendante et alternative pour une mise en mouvement nécessaire pour ce ‘Nouvo Moris’. Il a dit que certaines organisations à la base du collectif ‘Konversasion Solider’ ont bien été invité à la marche du 13 février qu’organise l’opposition parlementaire. Il souligne que cette question figurera à l’agenda du 6 février et que le collectif ne dérogera pas à ses principes d’un assemblé pour en discuter ouvertement. Il a rappelé que la participation se fera à travers les formulaires disponibles déjà en ligne qui doivent être impérativement remplis et soumis avant le 4 février. En guise de conclusion, le militant a précisé que dans cette perspective du nouveau, il faut rompre avec la tradition des portes paroles et aller plus vers le fait que tout un chacun doit pouvoir s’exprimer. De préciser que c’est cette pratique qui a fait la force des mobilisations citoyennes auxquelles le collectif ‘Konversasion Solider’ y a grandement contribué.

image caption

Rappelons que le collectif ‘Konversasion Solider’ est une plateforme regroupant des mouvements et organisation de gauche principalement dont des syndicats du secteur public et privé, des associations progressistes, des activistes et mouvement de gauche et écologique. Le collectif a été la cheville ouvrière de l’importante mise en mouvement de 2020 à travers l’assemblé solidaire du 13 juin, suivi de la manifestion du 11 juillet, du deuxième assemblé solidaire du 22 août et de la manifestation sans précédente du 29 août à Port-Louis et de la manifestation, toute aussi historique du 12 septembre à Mahébourg.