Dans le cadre de sa première émission ‘Bwat Tapaz’, Ratka reçoit le pédagogue, militant et poète de gauche Georges Legallant, également membre fondateur de Rezistans ek Alternativ. Ayant travaillé pendant 37 ans comme pédagogue, que cela soit pour éduquer les adultes, adolescents ou enfants Georges procède à travers cet entretien à une analyse critique sur notre système éducatif. Ce dernier nous livre aussi son regard sur son ami de longue date Henry Favory, homme de théâtre et metteur en scène qui a pendant longtemps produit un théâtre de conviction et profondément ancré dans les réalités sociales. Plus loin il nous parlera de ses combats et aussi de son enfance qui aura certainement été le soubassement de sa sensibilité d’humain et de militant.
Georges nous livre son regard sur le système éducatif mauricien qui selon lui ne correspond pas au bien-être de l’enfant. Pour lui l’école ne fait que reproduire une société inégale aux détriments des besoins réels de l’humain dont sa capacité créatrice. Inégalité qui d’après lui s’est largement manifestée pendant le confinement quand les étudiants ont du suivre les cours en ligne. Les enfants n’ayant pas les logistiques adaptées sont issus des familles qui se trouveraient selon Georges elles-mêmes au plus bas de l’échelle sociale. De la créativité le pédagogue dira qu’elle se doit d’être le moteur du quotidien de chaque personne pour qu’elle puisse en permanence se recréer d’ou son importance dans le système éducatif.
Plus loin Georges parle du concept de Lekol lavil/La kanpagn. Un concept qui adapte l’école à la réalité de l’enfant. Selon lui l’école doit reconnaître l’environnement de l’enfant en lui proposant une éducation adaptée. Une éducation uniforme en ce sens ne reconnaît pas la particularité de l’enfant qui grandit dans un village côtier dont la vie et les réalités sont rythmées par la mer pour exemple. C’est selon lui ces paradoxes qui expliqueront en parti le taux d’échec élevé de 40% de notre système éducatif. Fort de ce constat Georges préconise une certaine autonomie pour chaque école la permettant de s’adapter a cette réalité environnementale de l’enfant et dispenser une éducation plus adéquate suivant cette réalité. Le militant de gauche parle aussi de la responsabilité des parents dans l’apprentissage de l’enfant. Mais en se faisant, il n’adopte pas une posture accusatrice à l’égard de ces derniers. Il dénonce plutôt cette société qui n’accorde pas l’espace adéquat pour que les parents puissent effectivement accompagner leurs enfants dans leur scolarité. Il préconise de ce fait une mesure de dérogation obligatoire au travail reconnue par l’État accordée aux parents pour leur permettre de se rendre à l’école pour jouer pleinement leur rôle d’accompagnateur.rice.
Le militant de gauche revient aussi lors de cet entretien sur son long combat pour le jardin des Pamplemousses se trouvant dans son quartier. A travers le collectif ‘Mouvman Proteksion Patrimwann’ Georges a été de ceux/celles opposé.es à l’accès payant du jardin. Pour lui cette mesure de rendre le jardin des Pamplemousses payant depuis 2007 découle d’une manque de vision dans le besoin de trouver les moyens pour l’entretien du jardin. Ainsi Georges livre à son interlocutrice Ratka, ses idées de passionné sur comment l’État aurait pu être plus créatif dans cette quête de besoin.
Terminant cet entretien de 25 minutes, Georges Legallant aujourd’hui à la retraite, parle de l’importance de soigner les blessures individuelles de tout un chacun pour pouvoir s’émanciper et pour moins de frustration sociale. Ainsi, il parle de l’importance de la psychanalyse comme outil qui devrait être à la portée de tous. Il invite en ce sens à un regard différent sur cet outil, surtout pour la classe ouvrière qui gagnerait selon lui a reconnaitre ses multiples blessures qui selon Georges lui sont imposées de part le caractère inégal de notre société.
A travers cette série d’entretien Bwat Tapaz souhaite une conversation posée et profonde avec ces acteur.rice.s de notre société qui à travers leurs regards, expériences et vécues sauront nous pousser à réfléchir notre monde différemment. Des réflexions qu’on aime à penser sauront pousser tout un chacun à une remise en question et à un besoin de se rendre à son tours acteur/actrice de transformation sociale.