C’est par le biais d’un long communiqué signé par trois membres de son Comité National, Veena Dholah, Stefan Gua et Ashok Subron, que le parti de gauche éco-socialiste Rezistans ek Alternativ répond à la Société le Petit Morne Ltée. Cette réponse fait suite à la justification de cette dernière de la destruction de la maison des Faron le mercredi 18 mai 2022 au village. Ci-dessous le communiqué dans son intégralité.


Refusons la « Vision » privée et féodale du Morne !

Le 17 mai 2022, Le Petit Morne Ltée, société dont la directrice est Agathe Desveaux publie un communiqué sur la page Vision LE MORNE. Il est en prélude des événements dramatique qui se joueront le lendemain au village du Morne ; la destruction eventuelle des maisons sur les terres situées à l’arrière du village. Le lendemain matin, mercredi 18 mai 2022, un effectif impressionnant de la force policière se présente sur ces terres et la tractopelle qu’il accompagne détruit la demeure des Faron. Alors que la police dit exécuter l’ordre de la cour obtenu en faveur du Petit Morne Ltée. pour l’évacuation de six personnes (Clency Faron, Joana Albert, Désiré Botte, Amanda Turin, Jason Eole et Alexandre Eole), uniquement une maison est détruite. Ce traitement différencié illustre un odieux chantage qu’il est nécessaire de comprendre pour démasquer la vraie nature de la « Vision » que nous vend le Petit Morne Ltée. et ses contre-maîtres de service.

Si nous choisissons de répondre au Petit Morne Ltée. et à son anthropologue de service c’est parce que nous pensons que leur choix d’oblitérer la présence de Rezistans ek Alternativ à côté des villageois tout le long de ce combat est calculé. Est-ce pour dénuer le juste combat des habitants du Morne regroupés au sein du Kolektif Vilaz Morn de tout soutient ? Est-ce pour ne pas exposer et répondre de la dimension politique de ce combat afin que l’opinion publique retienne, comme semble vouloir l’auteure du communiqué, l’image de la gentille princesse emprise avec les monstrueux ogres et bêtes primaires du village ? À l’anthropologue de service de s’en expliquer.

Nous estimons important de relater une brève chronologie des événements tels que nous les avons vécu au sein de Rezistans ek Alternativ, d’analyser la vision du projet du Petit Morne Ltée. et par là même de faire part de la notre. Nous en profiterons au passage pour solliciter le point de vue de l’anthropologue de service qui signe le communiqué « Vision LE MORNE ». De notre point de vue le vilipendage des habitants du Morne par le Petit Morne Ltée. et ses sbires est un mal néccéssaire pour minimiser toute résistance au projet non-désiré de cette société.

Brève chronologie

En 2014 Rezistans ek Alternativ est sollicité par un habitant du village pour soutenir la demande d’un groupe de villageois regroupé au sein du Kolektif Vilaz Morn pour l’accession des 43 arpents se trouvant à l’arrière du village du Morne. Quand nous rencontrons ces derniers, 6 d’entre eux font déjà l’objet de poursuite par le Petit Morne Ltée. Ils sont identifiés par cette société comme meneurs. Depuis ce moment, clairement, la voie tracée par le Petit Morne Ltée. est celle de l’intimidation judiciaire et de la représaille. Si la résistance à côté de laquelle nous nous rangeons, n’opte pas pour la voie légale c’est bien parce que nous croyons que la question d’accession à la terre est politique. Quoiqu’il en soit, le rapport du Truth and Justice Commission et les tribulations des dépossédés des terres à Maurice, illustrent les limitations du judiciaire dont le rapport en fait largement écho :
« Fraudulent practices, lack of financial resources, ignorance of the law, as well as the inaccessibility to documents and misapplication of the law, and the lack of information concerning land transactions have largely contributed to depriving people of their property. »

Si Rezistans ek Alternativ soutient ce combat du Kolektif Vilaz Morn c’est d’abord pour la vision que nous défendons au sein de notre parti ; le droit de toute personne à vivre dignement passe par l’accès à la terre. Cette accession ne peut se faire sans la remise en question du patrimoine terrien dans un pays comme Maurice qui tire sa fondation du colonialisme et de l’esclavage et dont les séquelles sont encore belles et bien présentes. Le caractère criminel de l’esclavage ne peut s’exonérer par le simple fait de musée, de reconnaissance, de patrimoine et à coût de miettes venant du Corporate Social Responsibility. Ce crime odieux contre l’humanité se répare en chamboulant la structure socio-politique et économique qui a soutenu son modèle économique, reposant sur la notion de propriété privée. Les premières concessions obtenues à Maurice fûrent en 1726 où l’esclavage existant est régie par le Code Noir, qui dépouille la personne esclavée de son humanité et de tout droit à une quelconque propriété. Aujourd’hui encore, l’occupation de terre à Maurice tire en grande partie sa légitimité de cette période. Notre système judiciaire, en absence d’une réforme profonde du régime terrien à Maurice, défend en fait, les vestiges juridique de l’esclavage et du colonialisme.

Même si nous savons les élites politiques dépouillées de tout courage pour défendre une politique de reforme des terres à Maurice, il est possible de résoudre le conflit du Morne dans le cadre juridique actuel. Nous voyons bien comment l’Etat use des dispositions sous le Land Acquisition Act à Maurice pour faire passer, rails, routes et autres projets sur les propriétés privées. Ainsi le 20 août 2014, une pétition est remise au Premier Ministre d’alors, Navin Ramgoolam pour que l’État fasse l’acquisition des 43 arpents se trouvant à l’arrière du village comme le permet la loi. Une demande qui sera renouvelée à son successeur et le successeur de son successeur sans qu’aucune réponse ne soit donnée. Outre le droit que nous considérons légitime de tout humain d’avoir accès à la terre, nous nous appuyons sur le caractère symbolique du Morne, qui fait la fierté de toute la nation Mauricienne pour sa résistance face à l’esclavage. Les dernières sollicitations à l’État se font en juin 2020 au vice-premier Ministre Steve Obeegadoo (nous y reviendrons plus loin), également Ministre du logement et des terres. Dans toutes les communications faites à l’Etat, le Kolektif Vilaz Morn, soutenu par Rezistans ek Alternativ, n’a jamais manqué de souligner le caractère patrimonial du Morne et de la responsabilité du Ministère des arts et la culture de s’en soucier. De ce côté là aussi, silence radio.

De 2014 jusqu’à présent, les actes d’intimidations, de représailles et de muselages en usant des procédures légales ne tarissent pas. Si dans un premier temps elles se font à l’encontre des villageois du Morne engagés dans le juste combat d’accès à la terre, elles finissent cependant par gagner les membres de Rezistans ek Alternativ et même la presse quand celle-ci se fait vecteur des points de presse du Kolektif Vilaz Morn ek Rezistans ek Alternativ à ce sujet. À notre connaissance pas moins de Rs79,000,014.00 sont réclamées par le Petit Morne Ltée. aux membres du collectif et de notre parti. A l’encontre de Veena Dholah, Ashok Subron et Stefan Gua, membres de Rezistans ek Alternativ la somme totale de Rs75,000,000.00 de dommage est réclamée pour le soutien que le parti accorde au combat des villageois. Il a même été question d’obtenir de la cour le retrait d’une vidéo de la page Facebook du parti, d’une conférence de presse parlant de persécution à l’égard des habitants du Morne. Yoni Auguste a à lui seul 9 cas de poursuites judiciaires initiés par le Petit Morne Ltée. De 2014 à maintenant, nombreuses ont été les marches, protestations et interpellations publiques pacifiques sur cette affaire. Certaines se sont soldées par la visite d’huissier pour des poursuites judiciaires à l’encontre de certain.es intervenant.es de ces manifestations.

La terre au service d’un modèle économique féodal, privée, rentier et d’asservissement

Il est fort intéressant que le Petit Morne Ltée. choisisse le mot « Vision » pour parler de son projet, parce que c’est bien de cela dont-il s’agit. Une vision de politique immobilière privée qui quand elle n’est pas acceptée, s’impose à coup de chantage et de tractopelle. En effet, si certaines maisons des personnes sommées d’évacuer n’ont pas été démolies le 18 mai 2022, c’est bien parce que face aux policiers et à la tractopelle, un document leurs astreignant à l’acceptation du projet du Petit Morne Ltée. leur a été imposé pour ne pas subir le sort de la maison des Faron. Si ces procédés osent s’appeler ‘accords’ nous dirons donc de la flagellation, du supplice du carcan ou de l’enchainement que c’étaient des accords proposés aux esclavés pour que ces derniers acceptent leurs conditions. De ce soit disant accord, nulle mention n’est faite de ce que cela coûterait pour accéder à ces logements ou lôts à part que pour les « 67 lots seront d’abord vendus au prix du marché offerts en priorité aux villageois du Morne ». Avec la gentrification croissante qui gagne la côte Ouest, de Tamarin à Bel-Ombre et qui continue vers le sud de Maurice, il serait intéressant que la compagnie Petit Morne Ltée. puisse éclairer l’opinion publique, mais surtout les villageois « prioritaires » du Morne de quel prix du marché fait-elle référence ? A Rivière-Noire les prix des appartements et résidences sont aussi affichés au supermarché London à côté du quartier connu comme Carré d’As, sans pour autant résoudre le problème de logement des personnes qui y vivent. Pour la bonne et simple raison que les habitants du quartier ne correspondent pas au profil du marché. Cela est le cas des autres villages de la côte ou ce phénomène de gentrification est présent. Ce phénomène de remplacement de la population locale (souvent pauvre) se fait par l’imposition des projets gigantesques destinés aux nantis essentiellement étrangers ; sud-africains, russe, français etc…

Le violent chantage pour l’imposition de ce projet nous éclaire ainsi sur sa nature démocratique. Les villageois du Morne, comme tout humain méritent de pouvoir choisir et participer librement à leur devenir. C’est ce que nous appelons, le droit à l’auto-détermination et à la souveraineté qui est une question éminemment politique.

Il serait intéressant que l’anthropologue de service puisse nous éclairer sur la violence structurelle théorisée par le sociologue norvégien Galtung à ce sujet et l’importance des habitants du village du Morne à s’auto-déterminer, point central de notre humanité à tous, mais au combien important dans le village du Morne.

Si le projet du Petit Morne Ltée. se dit social, il occulte cependant cet aspect fondamental du vivre ensemble en société et le droit de tout un chacun à choisir librement et collectivement. Ce vivre ensemble se définit ensemble et ne peut-être imposé. Si Agathe Desveaux souhaite ce qu’il y a de meilleur pour les habitants du Morne, elle aurait dû dès 2014 soutenir la demande du Kolektif Vilaz Morn. La lettre remise publiquement au Premier Ministre d’alors, Navin Ramgoolam, faisait la demande d’acquisition obligatoire de ces terres en faveur de projet de logement entrepris par le gouvernement pour assurer de sa vraie vocation sociale. Cette demande, mainte fois renouvelée à l’État et largement répercutée dans la presse locale, représente autant d’occasions pour elle et sa société d’une possibilité de collaboration ou de négociation avec l’État en faveur des habitants du Morne. Et nous ajoutons, qu’elle ne peut feindre ignorer ces demandes puisque la société et ses représentants légaux étaient à l’affût de toute forme de communication du Kolektif Vilaz Morn pour chercher matière à poursuite. Ces poursuites qu’elle aurait dû rayer si sincèrement elle souhaitait d’un dialogue sain avec les habitants du Morne regroupés au sein du Kolektif Vilaz Morn. Il n’est pas envisageable d’entrer dans une négociation avec une épée de Damoclès qui nous menace, c’est ce qui s’appelle du chantage.

Autres opportunités offerte à Agathe Desveaux de représenter les intérêts des habitants du Morne étaient aux élections villageoises ou générales avec un projet politique. L’adhésion à son projet aurait alors été sujet à un débat démocratique et non au chantage et à l’intimidation dans un rapport de force aujourd’hui en sa faveur. Toute adhésion sous contrainte s’appelle de la coercition. C’est bien ce modèle astreignant qui donne le caractère féodal au projet du Petit Morne Ltée. Un modèle patriarcal dans lequel le projet a été élaboré et décidé dans une tour d’ivoire et tant pis pour la plèbe qui n’y adhère pas. Un modèle de sûrcroit dangereux qui enlève toute capacité politique aux citoyens qui finissent par devenir des sujets dociles d’un monarque sous la menace d’éjection en cas de désapprobation.

De cette vision féodale nous retiendrons aussi du communiqué du Petit Morne Ltée. que les « 41 lots seront vendus à un prix social adapté destiné aux habitants du village plus économiquement concernés, incluant les familles qui squattent sur le terrain avec des facilités de paiement ou même l’opportunité de compenser la compagnie propriétaire des terrains à travers une participation dans les projets agricoles qui seront développés… ». Les différentes formes d’asservissements qu’a connu Maurice se sont accompagnées de leurs lots de ségrégation résidentielle. Dans le cas des grande-cases, les nenenn, domestiques et autres, habités à jet de pierre des dépendances mises à leur disposition. Les occupants de ces dépendances peuvent d’ailleurs être comparés à des serfs de la période médiévale « attachés à une terre et à un seigneur qu’ils devaient servir et travailler sur ces terres en échange de la sécurité et de la stabilité (ref : https://www.alloprof.qc.ca/)». À cet égard la phrase du communiqué sur la partie agricole « ou même l’opportunité de compenser la compagnie propriétaire des terrains à travers une participation dans les projets agricoles qui seront développés lors de la deuxième phase » devrait nous éclairer sur l’allusion féodale. Pas que Rezistans ek Alternativ méprise le métier des services, ce qui est méprisant c’est la vision d’assujettissement de facto, de toute personne dans une économie de servitude.

Une société qui tend vers le progrès est une société qui au contraire ouvre l’espace démocratique pour la participation continuelle des citoyens dans la mise en œuvre et le déroulé des activités d’intérêts communs. Cette participation doit se faire de façon à permettre l’épanouissement de tout un chacun et non dans un rapport hiérarchisé monarchique, patriarcal ou de domination. Elle se fait dans un rapport d’égal à égal et dans le respect mutuel. Caractère que nous défendons au sein de Rezistans ek Alternativ, tout comme la vision de la valeur intrinsèque du patrimoine commun. La société du Petit Morne Ltée. ne respecte pas l’héritage historique du Morne puisqu’elle assujetti les premiers dépositaires de ce patrimoine. La Société du Petit Morne Ltée. n’est aucunement intéressée par la justice puisqu’elle nie les processus historiques non-aboutis pour transcender la question de l’inégalité d’accès à la terre, qui est le soubassement même de l’injustice sociale à Maurice.

Le Petit Morne Ltée. devrait mieux s’inspirer avant de citer des personnages douteux comme Gambier dont le seul nom dans la région de Rivière-Noire provoque colère et frustration. La société de ce défunt monsieur Le Morne Brabant Ltée., est largement citée dans le rapport du Truth and Justice Commission pour ses cas litigieux de terrains volés dont les références sont les suivantes :
TJC/ L/VF / 0088/ VELIN MARIE STELLA SABRINA
• TJC/ L/0024/LAVIOLETTE Olga, Clency & others

Le cas de “THE SPEVILLE/CHOOLUN CASE” (dont le Petit Morne Ltée. en a fait l’acquisition)

Pour avoir été au coeur de la résistance de nombre de projets immobiliers, Rezistans ek Alternativ en a parcouru des EIA (Environmental Impact Assessment) et SIA (Social Impact Assessement) pour conclure qu’à la fin, ce qui compte, c’est le surplus financier que ces projets engendrons. Dès lors qu’un projet immobilier revêt un caractère privé, il ne faut pas se leurrer. Même emballé d’écologie, de social ou de culture, nous parlons là de spéculations par l’accaparement des terres, de la nature et de l’aliénation de la population avoisinante. Pas que cela ne soit pas permis (c’est un tout autre débat), mais se cacher derrière des faux-semblants ou de la philanthropie pour flouer l’opinion est malhonnête. Notre peuple doit saluer le courage des habitants du village du Morne qui refuse de se soumettre aux caprices et exigences d’une riche héritière, afin de rester digne et de s’émanciper de façon souveraine et autonome. Il est dédaigneux de la personne humaine de l’affûbler du caractère de ‘san-konpran’ dans ces cas-là.

Note pour l’anthropologue de service

Loin de nous l’idéee de faire la leçon à la signataire du communiqué « Vision LE MORNE ». Nous disons juste que toute personne usant d’autorité scientifique pour communiquer doit faire montre de justesse et d’honnêteté. Dans le communiqué nous lisons « En 2019 Fanny Glissant avait été invitée à Maurice pour présenter sa série de documentaires “Les Routes de l’Esclavage” lors d’une projection à l’Embrasure organisée par l’ONG Action Développement Le Morne en partenariat avec l’IFM et le centre Nelson Mandela. Elle est prise à partie par le groupe de villageois du Morne qui refusent de céder les terres où ils ont construit leurs logements. »

Quand effectivement Fanny Glissant est venue à Maurice, il y a bien eu contestation du fait que son film soit projeté au Green Village à Cotteau Raffin que dirige Agathe Desveaux. La réalisatrice a tenu à rencontrer les villageois et cette rencontre eu lieu dans le centre social du village en présence des élus du village, des membres du Kolektif Vilaz Morne, des médias, des représentants de Rezistans ek Alternativ et autres personnes. Il y a eu dialogue et échange, mais il n’a absolument pas été question de « prise à partie », comme en atteste la photo prise après la rencontre de Fanny Glissant avec Marie-Josée Edmond et Yoni Auguste accompagné de son enfant et l’article de Karen Walter du journal l’Express titré :
« 
Au Morne: escale imprévue pour la co-réalisatrice Fanny Glissant » (https://www.lexpress.mu/article/347976/au-morne-escale-imprevue-pour-co-realisatrice-fanny-glissant) Une phrase de cet article en dit d’ailleurs long sur ce soit-disant « prise à partie‘ »: « Fanny Glissant veut savoir comment se déroule le quotidien au village. Tout sourire, Yoni Auguste lui répond : Je vous invite. Venez voir.»

Si l’anthropologue de service veut s’improviser propagandiste pour quelconque pigeon voyageur jouant la victime d’un imaginaire vendetta c’est son droit. Pour cela elle devrait mettre de côté sa toge de scientifique et montrer de la déférence pour sa discipline.

Note de fin pour Steve Obeegadoo

Il serait peut-être temps, pour le Ministre Obeegadoo d’aller rendre visite au Morne, un des villages comptant parmi les plus pauvres de Maurice, pour constater la surpopulation et la précarité. Il serait peut-être temps pour lui, de prendre connaissance du rapport du Truth and Justice Commission qui dans le volume premier fait plusieurs observations et recommandations dont les suivantes sur le village du Morne :

« The principle of Restorative justice should be applied to the case of Le Morne inhabitants removed forcibly from their homes located in the original Le Morne village. »

« There has been intense communalization, politicization and undue influence of developers and local elite on public institutions. »

« Recommendations contained in numerous studies undertaken at public expense have not been implemented by the institutions concerned. »

« There is possible collusion between some Civil Servants, some board members with the private commercial concerns operating in the area. »

« The village inhabitants are kept in the dark about huge projects occurring in their backyardand about which they have not been consulted. »

« The inhabitants of Le Morne and neighbouring areas are given agricultural land jointly held by them to engage in agricultural practices to enable them to increase their daily revenue and be autonomous as they used to be. »

Aussi de s’inspirer du Local Econimic Development Plan – document qui doit guider le caractère social du patrimoine du Morne qui écrit que :

« The highly skewed pattern of land ownership in the LMCL is evident. Most of the land belongs to a few people. Land ownership is a topic of ongoing research by the Truth and Justice Commission (TJC), and falls under the auspices of the Ministry of Housing and Lands. It is however obvious that land ownership patterns and access to land is an immense and cross-cutting obstacle to local economic development.

It is well-known in the village that families who had a little more land on which to grow crops and livestock progressed much faster economically than those families who had only enough land for a shack. Access to land also severely curtails infrastructure needs, such as the erection of a MPRC or moving the soccer field closer to town. The town is restricted to a narrow strip of land east of the main road and the vast private lands behind the village. It is hoped that the SDF may be able to recommend better use of available space in order to at least partially relieve pressure on what land is available to the village, while Government explores options to make land available to villagers. »

Au cas ou cela lui aurait échappé, « Government » c’est lui, Steeve Obeegadoo. Donc au lieu de se dissimuler derrière le statut privé d’un projet immobilier qui fera perdre la valeur patrimoniale du Morne, il devrait mieux se mettre dans la posture d’Homme d’État et assumer sa responsabilité envers le peuple et l’histoire de ce pays. La vision balnéaire du développement foncier sur nos côtes, mène à l’aliénation de ses habitants. Le laissez-faire de l’État et du gouvernement dans ce cas-là, pousse à la violente exclusion de nos citoyens les moins fortunés de notre capacité à vivre ensemble. Dans le meilleur des cas, entrer dans des accords sans queue ni tête pour un peu de sursis. Dans le pire des cas à voir sa maison violemment détruite comme la famille Faron et ainsi aller s’agglutiner une fois de plus dans le marasme historique dont aucun politicien depuis l’indépendance n’a eu l’audace de défaire.

Stefan Gua, Veena Dholah et Ashok Subron

Membres du comité nasional de Rezistans ek Alternativ


2019 – Fanny Glissant, en compagnie de Yoni Auguste (et son fils) et Marie-Josée Edmond, membres du Kolektif Vilaz Morn qui l’auraient, selon le Petit Morne Ltée. prise à partie.
Première rencontre de Rezistans ek Alternaiv avec les villageois du Morne sur le problème des terres en 2014.
Marche pacifique dans le village le premier février 2020 des habitants du Morne regroupés au sein du Kolektif Vilaz Morn, avec la participation des organisations syndicales et de la société civile de la région Océan-Indien et Rezistans ek Alternativ.
Remise de la pétition des villageois du Morne pour l’acquisition obligatoire des terres au Ministre Obeegadoo en décembre 2019.
Conférence de presse conjointe de Rezistans ek Alternativ, CARES, GWF, Kolektif Vilaz Morn et des activistes de la région de l’Océan-Indien dans le cadre de la commémoration de l’abolition de l’esclavage au Morne le 1 février 2020.